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« Je suis trop jeune pour connaître tout ce que je connais. »

Des monstres, Fides

Ce qu'on en dit

Un thé à la bibliothèque

Par Geneviève Bolduc

unthealabiblio.com

Ramos est un jeune professeur qui attire les regards. C'est un enseignant apprécié qui se rapproche très vite de certains de ses élèves avec qui il outrepasse son rôle de professeur. À peine plus âgé que ses élèves, il entretient des relations ambigües avec des garçons et des filles qui le prennent pour amant. Il joue à la fois un rôle de confident, de mentor, de professeur et son ton paternaliste agace certains de ses étudiants.

La lecture de ce roman crée une certaine tension et plusieurs questionnements moraux. On suppose d'emblée que ces jeunes sont bien innocents et qu'ils subissent ce qu'ils vivent. Plus la lecture avance, plus on apprend à les connaître. On réalise alors qu'ils vivent des choses qui ne sont pas de leur âge. Qu'à quinze et seize ans, ils traînent un bagage et des expériences beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît et qu'ils recherchent aussi l'interdit, les sensations fortes, l'envie d'être aimés, le plaisir.

Les parents sont absents et les jeunes n'ont pratiquement pas de règles. Personne ne les surveille, personne ne leur trace une ligne de conduite. S'ils rentrent à l'heure à la maison et s'ils se présentent en cours, le reste de leur emploi du temps n'est pas questionné. Ils peuvent donc passer du temps à faire ce qu'ils veulent, à expérimenter avec leur professeur ou entre eux, sans soulever aucun questionnement. C'est un terreau fertile à l'abus et aux expériences précoces.

Ramos devient rapidement le pivot central de toutes les relations entre ce petit groupe d'élèves. Chacun fini par savoir ce qu'il fait avec les autres et sa présence s'interpose entre les relations amoureuses qui pourraient se développer entre les élèves. Jalousies, crises, angoisse, amour blessé, détachement, colère, chacun vit des émotions difficiles à gérer. Entre eux, ils s'aiment, se détestent, ne se comprennent pas toujours, se trahissent entre eux. Ils ont chacun un squelette dans le placard et traîne avec eux leur peurs, leurs peines et leur trop grande solitude. À trop vouloir (ou pas) entrer dans le moule de cette société superficielle, ils finissent par se brûler... Ces jeunes grandissent trop vite et ont un passé compliqué fait de choses qu'ils ne devraient normalement pas vivre à leur âge. Les secrets s'accumulent et la tension entre eux - ainsi que dans le roman - devient de plus en plus oppressante.

Pour conserver la relation qu'ils entretiennent chacun de leur côté avec leur professeur, ils sont prêts à beaucoup. À tout. Même à défier l'autorité, à sacrifier l'un d'entre eux ou à frôler l'immoralité. Ils vont très loin et on peut faire quelques parallèles avec l'atmosphère un peu étouffante du roman de Donna Tartt, Le maître des illusions. J'ai eu une pensée pour ce pavé à quelques reprises durant ma lecture.

Des monstres est un roman plutôt troublant. J'ai particulièrement aimé l'univers du personnage d'Henri, qui est un garçon très différent des autres, d'un niveau intellectuel qui ne cadre pas avec les autres jeunes. Il écrit dans des cafés, est constamment plongé dans la poésie et la littérature, et cultive la solitude. Abusé et intimidé, il demeure détaché de ce qui l'entoure et c'est ce qui fait de lui peut-être, le personnage le plus dangereux...

Un premier roman fascinant, dérangeant, qui porte bien son titre. À subir tout ce qu'ils subissent, à vivre des vies d'adultes qui n'ont rien de la douceur amère de l'adolescence, ils deviennent peu à peu des monstres.

Revue Les Libraires, Choix de la rédaction

Extrait d'une missive à l'auteur

de Josée-Anne Paradis, rédactrice en chef

 « J’avais beaucoup aimé votre plume : sans complaisance, habile, claire. Les liens entre les personnages étaient aussi loin d’être caricaturaux : ils semblaient vrais, bourrés de nuances comme le sont les vrais humains. Aussi, je trouvais très adroite la façon dont les dialogues en anglais étaient amenés (et, note pour l’éditeur, j’ai bien aimé que ce dernier ne les traduise pas, ce qui aurait dérangé le rythme de lecture). L’histoire, quant à elle, était déroutante : comment une telle machination peut-elle avoir lieu, et pourquoi. Je sais cependant que les minuscules recensions que nous en faisons ne nous permettent pas toujours de parler suffisamment du livre, d’en montrer son ampleur ou sa valeur. 

 

Vous me demandez sur quels points travailler : je vous avoue qu’il y a déjà plusieurs semaines que j’ai lu votre livre – mais surtout que j’en ai lu une cinquantaine depuis – et  que je n’oserais vous donner des commentaires sans m’y replonger. Rien ne me vient à l’esprit : je ne me souviens que de ce qui m’a marquée positivement! Vous avez une « voix », en ce sens que votre écriture est originale, maîtrisée et qu’elle ne me semble pas « formatée » sur un modèle sans aspérités. Pour ma part, et c’est très personnelle comme commentaire, j’aime lorsque les écritures semblent plus « vraies » que « parfaites ». »

DES MONSTRES

Paru le:

Éditeur:

ISBN:

ISBN ePub:

ISBN PDF:

2014 / 09 / 26

Groupe Fides

9782762138344

9782762138368

978762138351

Des monstres couv-v1.jpg
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